A l’adolescence, le cerveau des garçons minimiserait les situations à risque

Imprudence. Voilà un mot que de nombreux parents d’ados pourraient utiliser pour qualifier leur enfant. En effet, il n’est pas rare de voir les adolescents adopter des comportements à risque. Alors pourquoi les jeunes sont-ils aussi téméraires ? Comment expliquer cette inconscience face au danger. Selon le neurologue et directeur du Center for Brain Repair de la Florida State University Pradeep Bhide, cela serait tout simplement dû à leur structure cérébrale en plein développement. Plus précisément, leur cerveau n’arriverait pas à gérer toutes les émotions lors de la prise de décisions.  Pour dresser ce constat, ce scientifique a analysé les résultats de 19 études internationales sur le sujet, avec différentes approches (psychologie, neuroscience, imagerie cérébrale…). Il a ensuite rassemblé l’ensemble de ses travaux dans son ouvrage : « Teenage Brains : Think different ? ». L’une des recherches en question révélait qu’au stade de l’adolescence, les garçons ont une activité importante dans la zone du cerveau qui contrôle les émotions lorsqu’ils sont confrontés à un danger contrairement aux jeunes enfants et aux adultes. Selon une autre enquête encore, les jeunes garçons ne seraient pas effrayés par la menace de sanctions ou de punitions, mais très attirés par la possibilité de gagner lors de jeux de hasard. Le cerveau des ados a souvent tendance à minimaliser les risques, à se comporter de manière impulsive, et ce, malgré les avertissements. Enfin une autre étude fait état d’une molécule connue pour être essentielle dans le développement de la peur lors de situations dangereuses serait moins active dans le cerveau des garçons adolescents.
« Je pense que le comportement adolescent est probablement le plus mal compris de tous les groupes d’âge – non seulement par les parents mais également par les adolescents eux-mêmes », explique le neurologue. Ses travaux ont pour objectifs d’inciter les parents à adopter leurs comportements face aux agissements des ados. « Ces études mettent en lumière la façon dont nous pourrions mieux interagir avec nos adolescents à la maison mais aussi en dehors, la manière dont nous devons établir des stratégies éducatives et dont nous pouvons traiter au mieux les adolescents aux comportements mal adaptés ou déviants. »

Source : Teenage brains : studies explain risky behavior